Une triste nouvelle...

Publié le 13 Avril 2012

... ce sont les mots qu'a employé son père, ce matin, quand j'ai répondu au téléphone à 7h48. "Je dois t'apprendre une bien triste nouvelle... elle s'est pendu cette nuit..."

J'ai éclaté en sanglots. Et j'ai raccroché. Plus de mots, plus rien. 

C'était ma meilleure amie, depuis 31 ans. 

 

Il y a 11 ans, pour ton mariage, dont j'étais le témoin... je t'écrivais ça :

 

Ma très chère L. 

Il y a 22 ans et quelques jours, le 4 juillet 1981, naissait sous la table d'un restaurant, le jour d'un mariage justement, une grande amitié. Nous avions 3 ans à l'époque. 

Alors tu te souviens évidemment du poteau 75, du jeu de la marchande dans les jardinières de ta mère, des incroyables histoires de barbies, de princesses. Toujours ensemble à l'école, le mercredi, le week-end... nous étions inséparables. 

En 1982, deux troubles fêtes arrivaient pour perturber nos petites vies. En effet, V et J, renommés les "Petits" étaient nos deux espions, toujours à nos trousses pour nous embêter. Mais bon c'était ton frère et c'était ma soeur alors il fallait bien qu'on s'y fasse !

J'ai 3 milliards de souvenirs avec toi dans la tête... le disque orange que tu m'avais envoyé entre les deux yeux, la Salsa du démon, le fous-rires constants, notamment quand tu étais tombée du lit en voulant me laisser plus de place ou la fois où on s'était retrouvé coincées dans le placard à balais au cinéma, les Mardi soir Disney Chanel, les punitions chez Mme L, le jour où ton frère est tombé du cerisier, les révisions du bac, nos lettres de 8 pages quand j'étais au Canada, ... tellement de souvenirs. 

Et puis les chamailleries et les disputes aussi. Cette longue année qu'on avait passé sans se voir et cette carte que tu m'avais envoyé pour finalement briser la glace. 

Des déchirures également... la première séparation en CP quand on nous a mis dans des classes différentes, puis quand j'ai changé d'école et pas toi... et l'ultime séparation, la plus difficile, quand tu as déménagé. Mais cela n'a pas altéré notre amitié, puisque je suis là aujourd'hui. 

Mais je crois que ce dont je me souviens le plus, ce sont les longues discussions que nous avons eu, tous ces moments où nous nous sommes conseillées, réconfortées. Tu as été là lors de mes nombreux chagrins d'amour et j'espère avoir été là dans tes moments difficiles. 

Et puis un jour, en 1998, je t'ai appelé de Bordeaux et tu m'as annoncé que tu sortais avec V que je connaissais déjà un petit peu. J'y ai pas vraiment cru au début... mais tu m'as expliqué que c'était sérieux et je constate aujourd'hui que ça l'était ! 

Alors bien sûr on s'est moins vu, on s'est moins écrit... mais je crois que ça fait parti de la vie, quand on devient adulte. Mais ça n'a pas été facile pour moi, de finalement devoir te partager. 

Je suis absolument heureuse d'être ici ce soir, d'être présente à tes côtés pour le plus beau jour de ta vie. Je te souhaite tout le bonheur du monde, d'avoir plein de beaux enfants et une vie de couple de rêve. J'espère aussi que dans 22 ans, nous serons toujours amies. 

En tous cas, saches que je serais toujours là quand tu auras besoin de moi. 

A tous les deux, bonne route..."

 

Cette conclusion me laisse un putain de goût amer aujourd'hui.

Ma plus grosse pensée va à V. et à vos deux enfants.

 

Je t'ai appelé il y a 15 jours... tu n'allais pas bien. Et je t'ai dit "je te rappelle vite. On va s'organiser un truc pour se voir". Et puis j'ai rien fait. J'ai évidemment le sentiment de ne pas avoir été assez présente ces deux denrières années... mais je sais aussi que je n'aurai rien pu faire. 

Je suis terriblement triste. Tu vas tellement me manquer. Même si plus rien n'était pareil depuis 2 ans, même si tu luttais chaque jour avec cette putain de maladie de merde qu'est la dépression... j'ai toujours eu l'espoir que tu t'en sortes et que tout redevienne comme avant.

Mais je sais que tu es bien maintenant, que tu es apaisée. Tes démons t'ont quitté. Tu es libre. 

Je t'aime et je ne t'oublierai jamais. 

Rédigé par A L I

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M
Chuis juste sous le choc... je t'envois plein d'énergie positive ma petite dame...
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X
Toutes mes condoléances et j'espère que ses 2 petits auront beaucoup de courage et d'amour autour d'eux...
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L
je t'embrasse fort...courage et dis toi que tu n'aurais sans doute rien pu faire, cette maladie est terrible. il est bien chouette ton discours!
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B
'tain, je viens rarement chez toi, mais j'ai le chic pour débarquer au mauvais moment. Un suicide, c'est l'horreur, tout simplement.<br /> Ceci dit, je suis allée lire plus loin - bien plus loin - et je crois comprendre que tu remontes la pente.<br /> Des bises. Plein.
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C
Mes pensées vous accompagnent, sa famille et toi qui allez devoir vivre sans elle.. Essaye autant que tu peux de ne pas laisser les regrets t'envahir, je lutte moi même contre eux chaque jour<br /> depuis le départ brutal de mon papa il y a peu pour que ne reste que le bon, c'est si simple à dire et tellement dur à faire..
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